La question sur la doctrine de la Trinité entraine des controverses entre les théologiens, les tentatives de réponses données à ce problème ne cessent d’engager ces derniers à un débat interminable. A cet effet, Moltmann dans la théologie Trinitaire énumère quelques questions qui nous paraissent importante : A quoi pensons-nous quand nous entendons le nom de Dieu Trinitaire ? Quelles sont nos représentations de la Trinité ? Qu’éprouvons-nous dans la communauté du Père, Fils et de l’Esprit saint ? Peut-on parler du Dieu Trine à partir de sa propre expérience ?
A cette question de la doctrine Trinitaire certains pensent font allusion aux rites et symboles traditionnels des offices chrétiens ; du baptême de la Cène et des bénédictions. D’autres y associent le souvenir de controverses passionnées de l’Eglise ancienne. Certains évoquerons les images de l’art sur lesquelles trois personnes sont représentés, ou deux personnes de l’Esprit Saint sous la forme d’une colombe beaucoup considèrent la théologie de la Trinité comme une spéculation réservée aux théologiens spécialistes qui n’a rien a voir la vie réelle.
En effet, dans les écrits des apologétiques modernes qui veulent rapprocher à nouveau le Christianisme du monde moderne, on ne parle presque pas de la doctrine de la Trinité parce que la question de la Trinité semble être tombée dans l’oubliette.
I. 1. Le retour à la pensée Trinitaire
Un premier groupe d’objection explicite et d’inhibitions implicites à l’égard de la doctrine de la Trinité provient de l’expérience et se rapporte aux limites d’une expérience possible. Par exemple l’homme moderne comprend des perceptions qu’il peut lui-même répéter et vérifier, qui en outre le concerne lui-même. A cela, Friedrich Schleiermacher qui a compris cette moderne référence existentielle du concept d’existence et de vérité et qui en conséquences à transformer la théologie dogmatique en doctrine de la foi. C’est autant dire que nous prenons conscience de soi-même en relation avec Dieu, la cause et le fondement de notre moi. Ainsi, pour Schleiermacher l’expérience de soi dans la foi renvoie à Dieu est expérimenté indirectement dans l’expérience de la foncière dépendante de notre propre existence.
Il sied de noter que Schleiermacher situe la doctrine de la Trinité au terme de sa théorie de la foi : la foi doctrine du Dieu Trine n’est pas une affirmation immédiate sur la conscience de soi chrétienne, mais une connexion de plusieurs affirmations de cette sorte. C’est dans la foi l’homme expérimente Dieu dans sa relation à Dieu. S’il y fait l’expérience de Dieu, il y expérimente aussi comment Dieu à fait et fait l’expérience de lui si on rapportait l’expérience de Dieu à la seule expérience de soi le deviendrait une constante et Dieu une variable. C’est seulement quand le moi est perçu dans l’expérience que Dieu fait avec lui qu’une perception authentique de l’histoire du moi propre avec Dieu et en Dieu devient possible.
La Bible est le témoignage des expériences de Dieu avec les hommes. Elle décrit minutieusement l’expérience du salut de l’humanité. Si l’homme expérimente dans la foi comment Dieu l’a expérimente et l’expérience encore, Dieu n’est pas pour lui la cause abstraite du monde ou l’origine inconnue de son sentiment radical de dépendance mais le Dieu vivant.
I.2. Accès à partir de la praxis
Un deuxième groupe d’objections et d’inhibitions vis-à-vis de la doctrine de la Trinité provient de la praxis et se rapporte à la praticabilité de la vérité. Le moderne est devenu pragmatique ce qui ne réalise pas n’a pas de valeur. L’homme lui-même se comprend comme un être historique. C’est seulement dans la praxis historique qu’il trouve la correspondance possible entre l’être et la conscience.
II. Sur la voie du Dieu Trinitaire
La question différente réponses dans l’histoire de la théologie Occidentale. Depuis l’Antiquité grecque à travers le Moyen âge jusqu’aux définitions de l4eglise Catholique romaine : Dieu est la substance suprême.
II.1.Dieu comme substance suprême
Les preuves cosmologiques de l’existence de Dieu partent de la finitude du monde et lui opposent l’être infini. Comme la finitude de multiples formes ; il y a plusieurs preuves cosmologiques. Selon Thomas il y a cinq voies de la preuve cosmologique. Plusieurs théologiens néo-thomismes les tiennent pour les seules convaincantes de l’existence de Dieu.
Le premier Concile du Vatican 1871 a défini la possibilité fondamentale de la démonstration de l’existence de Dieu en constatant que Dieu comme origine et fin de toutes choses peut être connu avec la certitude à partir de choses créées à l’aide de la lumière naturelle de la raison humaine. En 1907 le serment que Dieu peut être connu avec la certitude comme cause à partir de ses effets et donc être démontré. Les preuves cosmologiques de l’existence de Dieu partent du monde en présupposant que le monde n’est pas un chaos mais un cosmos, bien ordonné par les lois éternelles et beau dans la richesse de ses formes. La preuve cosmologique de Dieu à partir du monde de Dieu. C’est pourquoi le concept du monde comme cosmos est fondamental.
Les cinq voies de Thomas renvoient à Aristote et à Cicéron. Elles présupposent le concept grec du cosmos comprenant divers degrés d’être et ordonné de façon hiérarchique.
Elles partent de phénomènes généraux dans le monde et s’interrogent sur leur fondement ultime. La première part du mouvement dans le monde et aboutit au concept du prinum mvens, la deuxième part de la causalité dans le monde et abouti au concept de la causa prima. La troisième de l’être possible de toute les choses et aboutit au concept de l’ensemble par se nécessaire, la quatrième s’appuie sur les degrés d’être dans le monde et aboutit au concept de la maxime, la cinquième enfin part de l’ordre dans le monde et aboutit au concept de l’intellectus Suprême.
II.2.Dieu comme sujet absolu
La démarche de la première cosmologique de l’existence de Dieu repose sur l’hypothèse du cosmos ordonné. L’homme connaissant se trouve lui-même comme être vivant, animé et spirituel dans cet ordre. Quand l’homme se fait par connaissance la conquête et le travail, sujet de son propre monde, la conception du monde comme le cosmos est abolie.la division moderne de l’être en res cogita ns et re extensa par Descartes a rendu caduque l’ordre ontologique de l’être et avec lui la monarchie de la substance suprême. On ne conçoit plus la réalité comme le cosmos de Dieu, qui entoure l’homme telle une partie mais comme matériau de la connaissance et de l’appropriation pour le monde de l’homme.
L’homme donc ne peut plus se comprendre à partir du monde et de son organisation, mais doit comprendre le monde et son organisation d’après ses propres projets pour le maitriser. A la place de Dieu à partir du monde, nous avons maintenant la preuve de Dieu la preuve de Dieu à partir de l’existence de l’âme de la conscience de soi immédiate, on a plus besoin de Dieu pour expliquer le monde, mais on a besoin de lui pour exister dans la conscience de soi, la certitude et le respect de soi-même.
C’est autant dire que la connaissance de Dieu n’est plus une partie de la connaissance du monde, mais elle se rapporte exclusivement à la connaissance de Dieu. Cet accès à Dieu à un fondement Biblique, le monde est l’œuvre de Dieu mais l’homme est l’image de Dieu. C’est pourquoi tout homme trouve lui-même le miroir dans lequel il peut reconnaitre Dieu. Ainsi c’est en Dieu que se trouve le fondement de toute vraie connaissance de soi-même.
III. Le Dieu Trinitaire
La doctrine traditionnelle de la Trinité a sa source dans la tradition et la prédication spécifique chrétienne. Pour comprendre le témoignage du Nouveau Testament ou l’histoire de Jésus-Christ du Fils de Dieu, il fallait que la théologie développe le concept trinitaire de Dieu. Autrement que dans l’histoire du Père, du Fils et de l’Esprit, l’histoire de Jésus en tant que Fils ne peut se comprendre.
Depuis Tertullien la Trinité chrétienne a toujours été transcrite dans le concept général de la substance divine une indivisible, homogène s’est constitué en trois personnes individuelles. Saint Augustin est parti du Dieu un dont il concevait l’unité dans le concept de l’unique essence divine et passait seulement après à la représentation des personnes Trinitaires.
Selon Thomas d’Aquin si on fait abstraction des personnes trinitaires, il demande pour la pensée l’unique nature. Cette présentation des personnes trinitaires dans l’unique substance divine a eu dans la théologie Occidentale des graves conséquences. Dans l’enseignement théologique on a divisé depuis Thomas d’Aquin l’étude sur Dieu en un traité de Deo uno et un traité de Deo trino.
Enfin de compte, la réflexion et l’analyse sur la question de la Trinité par Moltmann, nous a permis de bien cerner la complexité de la question Trinitaire. Notons que la Trinité est au cœur de la foi chrétienne. En effet, parler de la Trinité ne signifie pas qu’il y a trois dieux mais il y a un seul Dieu.